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#Histoire

Mon voisin, mon tueur

Anne Aghion • 1h20 • 2009

Comment accorder le pardon à ceux qui ont tué vos enfants ? En 1994, au Rwanda, des centaines de milliers de Hutu sont incités à exterminer la minorité tutsi. De la capitale à la colline la plus retirée du pays, les « patrouilles » locales hutu, armées de machettes et d’autres outils improvisés, massacrent sans distinction parents, amis et proches. Sept ans plus tard, en 2001, le gouvernement met en place les Gacaca, des tribunaux de proximité dans lesquels les Rwandais des collines sont appelés à juger leurs voisins. Dans le cadre de cette expérience de réconciliation, les génocidaires ayant avoué leurs crimes sont relâchés, tandis que les survivants traumatisés sont invités à leur pardonner et à vivre à leurs côtés. Filmé sur près de dix ans sur une même colline, « Mon voisin, mon tueur » retrace l’impact de ces Gacaca sur les survivants et les bourreaux. A travers les peurs et les colères, les accusations et les dénis, les vérités floues, l’inconsolable tristesse et l’espoir dans la vie retrouvée, Anne Aghion nous donne à voir le chemin émotionnel vers la coexistence

Un génocide au tribunal. Le Rwanda et la justice internationale

Ornella Rovetta • 2020

Entre avril et juillet 1994, ce sont environ 800 000 tutsis qui ont été tués par leurs voisins hutu. En novembre 1994, alors que la justice rwandaise est exsangue, l’ONU crée le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Le 2 septembre 1998, Jean-Paul Akayesu, bourgmestre de Taba, est condamné à la prison à vie pour le massacre de 2000 tutsis et l’incitation aux viols collectifs : c’est la première fois au monde que le viol est reconnu comme arme génocidaire. Il aura fallu quatre années pour qu’un tribunal international rende un verdict sur l’un des massacres les plus terrifiants de notre histoire contemporaine. En partant du récit de l’enquête et du procès du bourgmestre de Taba, Ornella Rovetta nous livre une analyse approfondie de ce que peut être la justice internationale et nous dit, en somme, la place qu’occupent les génocides dans notre monde contemporain.

Génocidé

Révérien Rurangwa • 2006

« Depuis que, le 20 avril 1994, vers 16 heures, je fus découpé à la machette avec quarante-trois personnes de ma famille sur la colline de Mugina, au coeur du Rwanda, je n’ai plus connu la paix. J’avais 15 ans, j’étais heureux. Le ciel était gris mais mon coeur était bleu. Mon existence a soudainement basculé dans une horreur inexprimable dont je ne comprendrai probablement jamais les raisons ici-bas. »